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Image L'invention de l'Europe

L'invention de l'Europe

5/10
Date de sortie 2008-11-19
Durée 43 minutes
Genres
Étoiles
Directeurs Judith Voelker, Nina Koshofer

A travers six cents ans d’histoire collective, du tracé des premières frontières à la construction européenne, cette fresque captivante s’efforce de cerner ce qui constitue l’identité commune des pays européens.

1. Quand la pensée se libère

2008-11-19

Au XVe siècle, l'Eglise, qui contrôle les quatre-vingts universités européennes, voit son influence mise à mal par le développement des sciences et d'idées nouvelles. Quatre hommes vont y contribuer. A Prague, le théologien Jan Hus (1370-1415) s'attaque au train de vie des prélats et propose une relecture de la Bible. En Pologne, Nicolas Copernic (1473-1543) exhume des thèses, jugées hérétiques, sur le système solaire. A Bruxelles, André Vésale (1514-1564) commence les premières dissections du corps humain. Johannes Gutenberg met au point à Strasbourg en 1440 le procédé de composition en caractères mobiles, qui permettra la naissance de l'imprimerie. Dès lors, le savoir va se répandre en Europe.

2. La création du capitalisme

2008-11-19

Au XVIe siècle, l'Europe compte quatre-vingts millions d'habitants. L'économie de marché et la circulation de l'argent se mettent en place grâce à l'organisation commerciale de la Hanse, qui regroupe les villes marchandes de l'Europe du Nord sur plus de 1 500 kilomètres. L'un de ses représentants, Wilhelm Brömse, se rend en Russie pour étendre cette organisation. En France, la ville de Lyon prend son essor grâce, notamment, à Etienne Turquet qui développe la fabrication, encouragée par François 1er, des soieries importées de Florence, en Italie. Ce sont les balbutiements de la répartition moderne du travail et de la production de masse.

3. La lutte pour la paix

2008-11-19

Après la Réforme luthérienne, l’Europe n’est plus qu’un vaste champ de bataille. C’est la guerre de Trente ans, une succession d’atrocités comme en témoigne le mercenaire Peter Langendorf dans son Journal. Il faut attendre 1648 et la paix de Westphalie pour que le calme revienne. Une nouvelle diplomatie européenne émerge, destinée à éviter le pire. À Vienne, l’évêque Melchior Khlesl (1552-1630), apôtre de la contre-réforme, plaide pour la tolérance. À Rome, le pape Alexandre VII a du mal à concilier son engagement en faveur de la paix et l’exercice du pouvoir… européenne telle que nous la connaissons aujourd’hui.

4. La conquête de la liberté

2008-11-19

Liberté face à l'arbitraire royal, liberté pour les femmes, liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes, trois domaines qui seront désormais au programme de l'Europe pour les siècles à venir. L'Angleterre sera la première en Europe à abolir la monarchie et à couper la tête à un roi. Cromwell, puritain convaincu, conteste que le pouvoir du souverain vienne directement de Dieu. Le peuple approuve son combat à la Chambre des Communes et les hommes s'enrôlent dans son armée. Charles 1er vaincu est décapité en 1649. Cependant la République du Lord protecteur est moins démocratique qu'il n'y paraît. En 1660, la monarchie est certes rétablie mais c'est désormais le Parlement qui décidera des destinées du pays. Olympe de Gouges (de son vrai nom Marie Gouze) est une adepte des Lumières et s'enflamme bientôt pour la Révolution. Elle déchante vite en constatant que les idéaux de Liberté, égalité, fraternité restent l'apanage de ces messieurs. Elle se bat tous azimuths pour l'abolition de l'esclavage et les droits des femmes par le biais d'affiches, de tracts, de pamphlets, de pièces de théâtre et de réunions publiques En 1791, elle rédige La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, qui stipule notamment que "si la femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit aussi avoir le droit de monter à la tribune". Sur ce point hélas elle sera entendue, puisqu'elle périra sous le couperet de la guillotine en novembre 1793. Le Polonais Tadeusz Kociuszko (1746-1817) fait son apprentissage politique lors de la Guerre d'indépendance en Amérique puis en France. De retour en Pologne, il mobilise le peuple contre le servage, les privilèges des nobles puis les forces d'occupation russes, prussiennes et autrichiennes que rêvent de dépecer la Pologne. En vain. Mort en exil, il est aujourd'hui l'un des personnages historiques favoris des Polonais.

5. La découverte de la nation

2008-11-19

La nation est au coeur du XIXe siècle. Si la Belgique prend forme, que l'Italie et l'Allemagne réussissent leur unification, d'autres nations se cherchent encore. Des courants progressistes se dessinent aussi autour du socialisme, du pacifisme et du respect des minorités ethniques ou religieuses. En Grèce, le poète Rigas Velestinlis, plus connu sous le nom de Feraios, écrit des poèmes et des chants patriotiques pour forger une identité nationale hellène. Avec ses partisans, il rédige une constitution copiée sur celle de la France en prévision d'une République de Grande-Grèce incluant l'ensemble des Balkans, la Grèce et l'Asie mineure. Ce qui suppose de lutter à la fois contre l'empire austro-hongrois et l'hégémonie ottomane. La partie est inégale et Velestinlis est condamné pour haute trahison et exécuté à Belgrade en 1798. La révolution industrielle est en marche dans une grande partie de l'Europe. Les maîtres de forge font fortune et Alfred Krupp présente en 1851 le premier canon à fût d'acier. Une aubaine pour les nouveaux conflits qui s'annoncent et qu'une certaine Bertha von Suttner redoute. Cette écrivaine austro-tchèque née en 1843 devient une ardente pacifiste qui plaide pour un nationalisme tempéré et tolérant ainsi que pour le désarmement. Elle sera la première femme à obtenir le Prix Nobel de la Paix en 1905.

6. Et l'Europe fut

2008-11-19

Après deux guerres mondiales, le fascisme, le nazisme et le stalinisme, l'Europe est exsangue et bientôt divisée. Il lui faut d'abord assumer ces héritages catastrophiques, avant de construire l'avenir. Il faut aussi des hommes et des femmes qui réfléchissent et agissent : C'est le cas de la Pasionaria espagnole Dolores Ibárruri Gómez, militante de la cause républicaine et de celle des femmes, qui devra s'exiler à Moscou après le triomphe du franquisme. C'est l'Allemande Hannah Arendt (née en 1906 à Hanovre) qui dénonce très tôt le nazisme et qui jette les fondements d'une philosophie politique fondée sur le respect de l'Autre, la liberté individuelle et la tolérance. Exilée aux États-Unis c'est après la guerre que ses thèses seront largement diffusées. C'est ensuite Jean Monnet qui pense que les ennemis d'hier doivent se réconcilier autour d'une solidarité économique : il sera l'un des artisans du Traité de Rome et de la fondation des Communautés européennes. C'est enfin, avant et après l'effondrement du bloc soviétique, l'écrivain tchèque Vaclav Havel : il symbolise l'émergence d'une Europe dont l'élargissement à l'Est constitue le nouveau visage pour entrer dans le XXIe siècle.

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